Ça y est , on y est enfin à ce samedi 10 juin pour en découdre avec le marathon de Gavarnie 1ère édition (41km / 3000D+). Après pas mal d’heure d’entrainement, le temps commençait à être long sans mettre un dossard.
5H00 du matin nous arrivons au départ, c’est plutôt assez calme alors que l’organisateur nous avait dit la veille que ça serait un sacré bordel. (On aurait pu dormir 30min de plus).
5H45 direction l’aire de départ, le soleil commence à se lever, les paysages sont déjà magnifiques, on se dit qu’on va se régaler.
6H00 feu, enfin on s’élance, on commence par une petite boucle en direction du cirque de Gavarnie, c’est juste somptueux ce mur qui se dresse en face de nous avec ces couleurs au levé du jour.3 km plus loin on repasse au centre du village et à gauche toute ; direction un petit chemin qui monte dans la forêt, on dégaine les bâtons, les choses sérieuses commencent avec la première difficulté de la journée 4km avec 800D+ (Le Rey quoi !!!) mais voilà : la première partie dans le bois est vraiment facile, on monte en lacets gentiment, puis nous sortons du bois et apercevons la file de coureur qui est très loin tout la haut et on se dit que ça va grimper sévère. Un vrai mur se dresse en face de nous on doit être dans les 40% facile, à gauche le Cirque de Gavarnie plus beau que jamais, derrière le soleil qui commence à passer au-dessus des sommets, c’est à couper le souffle !!!

allez on se concentre on n’est pas encore en haut, après 1H40 de course nous sommes enfin au sommet, petit selfie et direction la descente et le 1er ravito. On refait le plein d’eau, on mange, pause pipi et on réattaque par une petite montée, je sens que je n’ai plus les mêmes sensations qu’au départ, j’ai peur que mon ventre ne me joue des tours, quelques minutes plus tard pas le choix obligé de m’arrêter pour me soulager, je me dis que ça va être très long si ça commence ainsi. Fabrice m’attend, me demande si tout va bien, oui oui tout va bien mais pas pour longtemps 10 min plus loin rebelote, cligno à gauche direction les buissons !!! Je dis à Fabrice de ne pas m’attendre je sens que je vais pas pouvoir continuer comme ça longtemps en me vidant. On a fait 14km, je sais qu’on repasse au village au km28 et me dis que je vais y aller tranquille et je bâcherai à ce moment. Je continue doucement en alternant marche et course, j’essaye de m’alimenter tant bien que mal, j’arrive au 2ème ravito, je prends mon temps je recharge, je bois, je mange, je repars doucement car devant ce profil la deuxième grosse difficulté de la journée (1,6 km avec 600D+). J’attaque la montée doucement à mon rythme, je rêve ou les sensations sont meilleures, je double un coureur, puis deux, puis trois, bref les jambes répondent mieux, les gros pourcentages se profilent et personne ne me doublera et je dois bien en doubler une bonne trentaine dans la montée. Je sais que je monte plus vite que Fabrice et me dis que j’ai dû lui reprendre du temps et qu’il ne doit pas être trop loin.

Arrivé en haut de ce nouveau mur, un gel et ça repart, 13 km de descente pour arriver au village. Je descends comme un pied mais pour une fois je double pas mal de personne, tout le monde semble déjà bien dans le rouge. Et là, gros ouf de soulagement j’aperçois mon partenaire quelques mètres plus bas, le moral est de nouveau au top. On reprend notre route toto lolo, la descente est vraiment pas facile, on est hors sentier, ça rend pas du tout mais on avance quand même. Le moral qui était au top va très vite redescendre, obligé de mettre le cligno à droite pour me vider une nouvelle fois, la poisse ça recommence et je sens que les forces partent en même temps, j’arrive tant bien que mal, après plusieurs arrêts au ravito du km 26, Fabrice s’avance vers Gavarnie pour le ravito du Km 28, moi je m’arrose, je mange, je bois, il commence à faire bien chaud. Allez direction le village 2km plus loin et bien sûr on va trouver un petit mur au milieu qui fait vraiment très mal aux jambes. Enfin le village j’attends ça depuis des heures car ma mère et ma fille s’y trouvent, ça va faire le plus grand bien de les voir car je suis vraiment un peu au fond du seau. Les voilà, petite pause bisous à la pepette, un gel, une tite larme d’émotion en discutant avec ma mère et on repart direction la dernière boucle de 12km. On commence par une petite descente, je peux pas courir, j’ai plus de force, Fabrice est juste devant, il s’arrête, crampe dans une cuisse, mon dieu quelle va être longue cette dernière boucle. Après avoir fait passer la crampe, on repart lentement mais pas surement, on traverse un pont puis la route et c’est partie pour la dernière montée (6km et 1000D+), le début se fait sur une piste en lacets sans trop de pourcentage, je ne parviens pas à suivre le rythme de Fabrice, je regarde les cailloux au sol, je les vois tous en double, je monte de façon mécanique, tiens un coureur fait la sieste sur le côté (il a bien raison) après plusieurs minutes de montée sur le sentier, se présente le dernier ravito, pour la première fois je m’assoie, j’accuse le coup, je me ravitaille, le panneau à coté de nous indique arrivée 6KM et encore 500D+ à faire. Je le prends positivement. Fabrice repart avant moi, j’essaie de récupérer un max, je repars, on arrive de nouveau dans des gros pourcentages et miracle les jambes sont revenues alors je lâche tout, on est sur la fin, je double plusieurs coureurs, certains s’arrêtent vomir ou reprendre leur souffle.

je reviens sur Fabrice, je lui dis qu’on donne tout, que c’est la fin, Fabrice me calme très vite en me disant de regarder devant, effectivement on aperçoit les coureurs encore une fois très haut et très loin et qui n’avancent vraiment pas vite, ça va être dur, on sert les dents. On arrive sur un sommet mais ce n’est pas encore le moment de basculer dans la dernière descente, il nous reste le bouquet final, une belle ligne droite avec les 70 derniers mètres dans des cailloux pas très stables à prêt de 50% à vue d’œil, il ne faut pas se louper, bien prendre ses appuis, bien planter les bâtons, s’est juste un vrai calvaire. Arrivé en haut, gros ouf de soulagement mais je fais comme tout le monde je m’assoie, complètement exténué. Après 2 minutes de repos, je file vers la dernière descente qui est comme la dernière montée, à pic, passage avec une corde pour s’aider, on marche, impossible de courir, trop de pente, puis vient le panneau arrivée 2km, on retrouve un sentier ou on peut recourir, le moral est au top on va enfin finir, je rattrape des coureurs dans la descente, Fabrice est juste devant moi, mais il est obligé de s’arrêter à nouveau à cause de crampe dans les deux cuisses, je continue de doubler quelques coureurs (c’est dingue comment les forces reviennent à l’arrivée), les spectateurs sont présents, tout le monde nous félicite, s’est juste énorme cette sensation, dernier virage pour reprendre la route du village et l’arrivée est 300 mètres plus bas. Ça y est la ligne est franchie, je suis finisher  de mon premier marathon après 9H07 de courses et en étant passé par tous les états. Fabrice arrive 5 min après moi. On est vraiment super content d’avoir fini même si on ne s’attendait pas à en baver autant. Maintenant un peu de récup avant de continuer la prépa pour le GTVO du 15 juillet, qui est notre objectif principal.

Egalement David Lajournade sur la même distance qui termine à la 150ème  place en 8h 45’ 59 ‘’( lui aussi en ayant puisé dans ses réserves !!!).

Pour compléter le WE à Gavarnie , il faut rajouter l’épreuve : La Panoramique Brèche de Roland , 20Km  D+ 1500 , belles performances pour Laurent Carrère 54ème en 2h 50’ 55’’  et Olivier Borredon 250ème en 3h 45’ 54’’

Classement 42km et classement 20km

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